Explorer l’impact réel de l’IA et des technologies modernes pour réévaluer notre rapport à nous-mêmes et au monde.
En 2023, Laurent Bibard et Nicolas Sabouret publient un ouvrage au titre singulier : "L'intelligence artificielle n'est pas une question technologique". Ce titre, plein de questions mais également porteur d'une réponse, pourrait résumer l'intuition qui anime Louis de Diesbach depuis plusieurs années : la question technique, finalement, n'est pas tellement technique et porte en elle de nombreux autres défis.
Qu'ils soient économiques, climatiques, sociaux ou sociétaux, les enjeux autour de l'éthique de la technique sont, si l'on en croit le philosophe Gilbert Hottois, toujours en même temps d'ordre métaphysique et d'ordre de philosophie politique. Cela veut dire que penser la technologie, et notamment l’avènement de l'intelligence artificielle, c'est penser notre rapport à nous-mêmes et au monde qui nous entoure ainsi qu'à l'organisation que nous voulons lui donner.
Évitant une technophobie à contre sens de l'Histoire et un technosolutionnisme aveugle, il souhaite aborder différents sujets que l'accélération technologie a, immanquablement, bouleversés. Oren Etzioni, l'ancien CEO du Allen Institute for AI, disait qu'une des raisons pour lesquelles il n'aime pas les discussions autour de la superintelligence ou de la singularité, c'est qu'elles sont une distraction de ce qu'il se passe réellement.
Dans ses différentes interventions, qu'il s'agisse de conférences ou de tribunes journalistiques, Louis de Diesbach souhaite éveiller à ce qu'il appelle "les vraies questions" autour de l'IA : il ne s'agit pas de savoir si la machine va prendre le contrôle du monde (ça, c'est super pour les films) mais plutôt de savoir quelle société et quel avenir cette technique va modeler.
C'est cet éveil qui permettra la réflexion, la discussion et puis l'action. C'est alors en éveillant chacune et chacun aux effets réels de la technologie, par une forme d'éducation et de partage, que l'on permettra à chacun et chacune de se réapproprier l'objet technique et de réévaluer son rapport à celui-ci. Cette réflexion, ce voyage de la pensée, ne peut alors qu’être éminemment philosophique et politique avec une approche qui voudra mêler introduction technique, exemples concrets, moments d’échange et références philosophiques –le tout avec légèreté, ce qui n’empêche pas une profondeur des réflexions.
Penser la technique avec philosophie, c’est peut-être, avant tout, repenser son rapport à soi-même. Et repenser le monde.